Six potes. Six rivières. Soixante-trois jours.Le but de cette aventure de canot épique : sensibiliser la population aux problèmes auxquels fait face le Nord canadien en le mettant en valeur, mais aussi, vivre l'expérience d'une vie.
La plupart des gens n'ont aucune idée de ce qui se trouve dans le Grand Nord canadien. Ce projet a vu le jour pour faire découvrir les terres sauvages à couper le souffle situées dans le nord du Canada, un état sauvage qui ne restera peut-être pas comme ça pour toujours. Le chef d'équipe, Gabriel Rivest, a voulu donner un aperçu impartial du bassin hydrographique Peel, un endroit où le gouvernement du Yukon prévoit permettre la construction de routes et, éventuellement, l'exploitation minière. C'est une décision extrêmement contestée dans la région.
Alors que l'équipe avait prévu garder un ton neutre pour traiter le sujet, elle a appris quelque chose d'essentiel après deux mois passés sur les rivières : il faut écouter ce que les gens qui vivent là ont à dire.
« Nous voulions commencer avec un point de vue neutre et voir ce que les gens allaient dire en cours de route. Nous avons parlé avec plusieurs habitants qui ne veulent définitivement pas que le bassin Peel change », a expliqué Gabriel.
C'était un voyage difficile, à la fois émotionnellement et physiquement. C'était souvent déchirant d'écouter les gens de Fort McPherson et d'Old Crow raconter comment leur vie sera touchée si des industries s'implantent à Peel.
Après ce voyage mémorable, l'équipe a constaté qu'elle voulait sensibiliser la population aux enjeux environnementaux auxquels fait face le Nord « tout en évitant d'imposer un message conservateur dans le discours des gens », a déclaré le vidéaste Scott Sinton.
L'objectif est de donner aux Canadiens, et espérons-le au monde entier, un regard imprenable sur l'une des dernières régions intouchées sur la planète. « Nous voulons juste les amener avec nous dans l'aventure, nous leur offrons simplement une place dans ce voyage que la plupart des gens n'auront jamais la chance de faire. »
L'ÉQUIPE
Pour réaliser ce projet ambitieux, Gabriel Rivest a recruté une équipe de cinq personnes, maintenant devenues de grands amis. Le vidéaste Scott Sinton et le réalisateur-photographe Simon Lucas, tous les deux venus de la Nouvelle-Zélande. Alexandre Deschênes, un ingénieur géologue en devenir du Québec. Ainsi que le guide de rivière professionnel Matt Holmes et le mineur d'or de Dawson City Michah Rauguth qui complètent l'équipe.
Gabriel Rivest
Chef d'équipe, photographe, diplômé en études supérieures du Yukon College en gestion des ressources renouvelables ; étudie actuellement en environnement et en sciences de la conservation du Nord.
Originaire de : Amos, Québec, Canada et de Whitehorse, Yukon, Canada
Gabriel voulait partir dans une grande expédition et ouvrir les yeux des Canadiens du sud qui vivent des ressources du Canada sans comprendre d'où elles viennent ou des coûts pour l'environnement. Il croit que s'il arrive à convaincre ne serait-ce qu'une seule personne que cette région doit être protégée, ça en aura valu la peine.
Simon Lucas
Réalisateur, photographe, bachelier en zoologie ; possède un diplôme d'études supérieures en aménagement de la faune.
Originaire de : Whangaparaoa, Auckland, Nouvelle-Zélande
En tant qu'aventurier qui ne rate jamais une occasion de se perdre en nature, Simon était emballé à l'idée de voir cette région vierge du Canada et optimiste à l'idée de pouvoir faire quelque chose pour la sauvegarder. Doué pour voir le bon côté des choses, il aime aussi vivre en plein air ; cuisiner, chasser et passer du temps entre amis.
Scott Sinton
Photographe, vidéaste
Originaire de : North Shore, Auckland, Nouvelle-Zélande
Enthousiaste à l'idée de se joindre à cette aventure d'une vie, Scott avait le talent qu'il fallait pour permettre à l'équipe de documenter ce voyage épique. Quoiqu'il n'aurait jamais pu se vanter d'être un amateur de plein air, il apprend officiellement vite.
Alexandre Deschênes-Dénommé (DD)
Passionné de plein air et pagayeur expérimenté ; étudie actuellement pour devenir ingénieur géologue.
Originaire de : Amos, Québec, Canada
Un vrai aventurier, qui aime toujours repousser ses limites, DD avait une expérience de kayak qui était primordiale pour aider l'équipe à comprendre les rivières et éviter les catastrophes. Selon lui, tous les problèmes ont une solution.
Matt Holmes
Guide de rivière local et passionné de plein air
Originaire de : Thamesville, Ontario, Canada
Matt est un être amusant, généreux, familial qui se préoccupe des autres. Vrai gars de plein air, il est solidement passionné pour la vaste nature sauvage et l'aventure. Matt a profité de cette occasion pour tester ses habiletés personnelles tout en créant de superbes souvenirs. Orienté vers l'objectif, mais blagueur en même temps, Matt aime faire partie d'une équipe solide.
Michah Rauguth
Yukonais de longue date, mineur d'or de la région de Dawson City
Originaire de : Venezuela / Winfield, C.-B., Canada, Dawson City, Yukon, Canada
Michah trouvait que cette aventure était un grand défi pour une grande cause. Depuis ses premiers voyages au Yukon, il souhaitait que d'autres puissent partager cette expérience et découvrir ce qu'il y a là-bas et ce qui vaut la peine d'être protégé.
LE VOYAGE
Voyageant dans une des régions sauvages les plus éloignées au Canada, l'équipe a traversé les rivières Hart, Peel, Rat, Porcupine, Yukon et Bell, a campé dans une cinquantaine de sites à travers trois fuseaux horaires, avec des rations alimentaires à Fort McPherson et à Old Crow. Les gars ont vu des ours, un orignal, un caribou, des loutres, et une grande variété d'oiseaux. Ils ont vu des montagnes à couper le souffle et des panoramas incroyables donnant sur des terres vierges. Et après 63 jours, ils se sont retrouvés en Alaska, à la fin de leur voyage, où ils ont finalement rembarqué leur équipement et pris le chemin vers la maison.
Pendant le séjour de deux mois, ils ont fait face à des défis majeurs incluant des rapides sur la rivière Peel et un portage ardu à travers le canyon Aberdeen, où ils ont dû transporter leurs canots de 5,5 mètres et leur tonne d'équipement à plusieurs reprises.
« C'était juste le pire 5 km imaginable, a raconté Scott, il pleuvait, alors notre insectifuge s'est dissous bien vite avec l'eau, et il fallait composer avec les moustiques tout en avançant dans ce marécage indescriptible. C'était difficile autant psychologiquement que physiquement, et ce, pour tout le monde. »
Mais ils y sont arrivés, et pouvaient tous s'entendre sur le fait que l'expérience a été des plus éprouvantes. Pour le reste du voyage, tous les défis ont été comparés à ce portage, et aucun n'a été aussi pire.
Parmi les autres défis de taille, il y avait un 150 km en amont sur la rivière Rat, dont 27 km ont été faits en pleine nuit, sous la pluie la plus intense qu'ils avaient jamais vue.
« Si tu arrêtes de pagayer, tu recules, alors on a pagayé sans arrêt pendant 9 heures, en prenant quelques pauses de 30 secondes, maximum. Quand on a atteint le campement, il était 3 h du matin », a dit Scott.
Gelé comme jamais, complètement épuisé, le groupe a attaché ses embarcations et a installé le campement. Quand Lucas s'est réveillé, quatre heures plus tard, la rivière avait monté de deux mètres, et était partie avec cinq pagaies d'un coup.
« On était toujours tellement prudents avec nos pagaies, mais je pense qu'il n'y a plus personne qui n'arrivait à penser correctement cette nuit-là. On était tellement gelés et fatigués. On les a juste lancées par terre. »
Quelques pagaies étaient restées prises dans la boue, mais c'était les seules qui leur restaient.
« On n'en revenait pas, on ne savait pas ce qu'on allait faire, et rendus comme c'était là, on pensait que le voyage était fini », a continué Scott.
Heureusement, ils ont pu contacter la station de police locale à l'aide du téléphone satellite. La police canadienne a fait deux allers-retours pour livrer leurs cruciales pagaies de remplacement, parce que, la première fois, il y avait trop de débris à la suite de l'inondation.
Sauvée d'une fin certaine, l'équipe s'est retrouvée devant encore plus d'épreuves. Scott s'est blessé à la hanche et, incapable de marcher durant cinq jours, il a boité sur le bord de la rivière pendant que les autres traînaient les embarcations dans l'eau. Ils ont même occasionnellement dû étendre Scott sur le canot afin de naviguer sur les parties plus difficiles de la rivière.
« C'était comme porter des chaussures de plomb, je ne pouvais pas bouger contre le courant, a déclaré Scott. C'était un travail d'équipe incroyable, les gars m'ont vraiment aidé à passer au travers. »
Malheureusement, ce n'était pas la dernière de leurs malchances. Trois des membres ont contracté des parasites lamblia une dizaine de jours avant la fin du voyage. Il y avait de petites villes en amont d'où le groupe naviguait qui envoyaient leurs déchets dans les rivières. Même si les gars étaient au courant de la situation, et qu'ils savaient qu'il fallait faire attention, ils n'ont juste pas été assez prudents.
Évidemment, il y a aussi des épreuves desquelles ils ont été épargnés. Ils s'attendaient à croiser un grizzly sur le bord de la rivière, mais ce n'est jamais arrivé. « Je pense qu'il faut remercier les chiens pour ça », a dit Scott.
Mais avec les bas qu'amènent les défis, viennent les hauts des grands accomplissements. Les meilleurs moments suivent souvent les pires, par exemple, quand ils sont arrivés à Summit Lake, à la frontière des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon. Entourés d'une vue tous azimuts sur les montagnes qui se réfléchissaient parfaitement sur le lac miroitant. Pour s'y rendre, l'équipe a fait une excursion de 13 jours sur la rivière Rat. Bien qu'ils aient considéré laisser tomber, ils ont persévéré, et la vue au sommet valait terriblement la peine.
« Regarder un coucher de soleil avec ton meilleur chum, après avoir parcouru 90 km en amont, et en sachant qu'il te reste juste à descendre la rivière, c'était vraiment incroyable, a raconté Scott. Ce sont des moments comme ça qui nous font vraiment sentir qu'on accomplit quelque chose de spécial. »
Six potes. Six rivières. Soixante-trois jours. Le but de cette aventure de canot épique : sensibiliser la population aux problèmes auxquels fait face le Nord canadien en le mettant en valeur, mais aussi, vivre l'expérience d'une vie.
La plupart des gens n'ont aucune idée de ce qui se trouve dans le Grand Nord canadien. Ce projet a vu le jour pour faire découvrir les terres sauvages à couper le souffle situées dans le nord du Canada, un état sauvage qui ne restera peut-être pas comme ça pour toujours. Le chef d'équipe, Gabriel Rivest, a voulu donner un aperçu impartial du bassin hydrographique Peel, un endroit où le gouvernement du Yukon prévoit permettre la construction de routes et, éventuellement, l'exploitation minière. C'est une décision extrêmement contestée dans la région.
Alors que l'équipe avait prévu garder un ton neutre pour traiter le sujet, elle a appris quelque chose d'essentiel après deux mois passés sur les rivières : il faut écouter ce que les gens qui vivent là ont à dire.
« Nous voulions commencer avec un point de vue neutre et voir ce que les gens allaient dire en cours de route. Nous avons parlé avec plusieurs habitants qui ne veulent définitivement pas que le bassin Peel change », a expliqué Gabriel.
C'était un voyage difficile, à la fois émotionnellement et physiquement. C'était souvent déchirant d'écouter les gens de Fort McPherson et d'Old Crow raconter comment leur vie sera touchée si des industries s'implantent à Peel.
Après ce voyage mémorable, l'équipe a constaté qu'elle voulait sensibiliser la population aux enjeux environnementaux auxquels fait face le Nord « tout en évitant d'imposer un message conservateur dans le discours des gens », a déclaré le vidéaste Scott Sinton.
L'objectif est de donner aux Canadiens, et espérons-le au monde entier, un regard imprenable sur l'une des dernières régions intouchées sur la planète. « Nous voulons juste les amener avec nous dans l'aventure, nous leur offrons simplement une place dans ce voyage que la plupart des gens n'auront jamais la chance de faire. »
L'ÉQUIPE
Pour réaliser ce projet ambitieux, Gabriel Rivest a recruté une équipe de cinq personnes, maintenant devenues de grands amis. Le vidéaste Scott Sinton et le réalisateur-photographe Simon Lucas, tous les deux venus de la Nouvelle-Zélande. Alexandre Deschênes, un ingénieur géologue en devenir du Québec. Ainsi que le guide de rivière professionnel Matt Holmes et le mineur d'or de Dawson City Michah Rauguth qui complètent l'équipe.
Gabriel Rivest
Chef d'équipe, photographe, diplômé en études supérieures du Yukon College en gestion des ressources renouvelables ; étudie actuellement en environnement et en sciences de la conservation du Nord.
Originaire de : Amos, Québec, Canada et de Whitehorse, Yukon, Canada
Gabriel voulait partir dans une grande expédition et ouvrir les yeux des Canadiens du sud qui vivent des ressources du Canada sans comprendre d'où elles viennent ou des coûts pour l'environnement. Il croit que s'il arrive à convaincre ne serait-ce qu'une seule personne que cette région doit être protégée, ça en aura valu la peine.
Simon Lucas
Réalisateur, photographe, bachelier en zoologie ; possède un diplôme d'études supérieures en aménagement de la faune.
Originaire de : Whangaparaoa, Auckland, Nouvelle-Zélande
En tant qu'aventurier qui ne rate jamais une occasion de se perdre en nature, Simon était emballé à l'idée de voir cette région vierge du Canada et optimiste à l'idée de pouvoir faire quelque chose pour la sauvegarder. Doué pour voir le bon côté des choses, il aime aussi vivre en plein air ; cuisiner, chasser et passer du temps entre amis.
Scott Sinton
Photographe, vidéaste
Originaire de : North Shore, Auckland, Nouvelle-Zélande
Enthousiaste à l'idée de se joindre à cette aventure d'une vie, Scott avait le talent qu'il fallait pour permettre à l'équipe de documenter ce voyage épique. Quoiqu'il n'aurait jamais pu se vanter d'être un amateur de plein air, il apprend officiellement vite.
Alexandre Deschênes-Dénommé (DD)
Passionné de plein air et pagayeur expérimenté ; étudie actuellement pour devenir ingénieur géologue.
Originaire de : Amos, Québec, Canada
Un vrai aventurier, qui aime toujours repousser ses limites, DD avait une expérience de kayak qui était primordiale pour aider l'équipe à comprendre les rivières et éviter les catastrophes. Selon lui, tous les problèmes ont une solution.
Matt Holmes
Guide de rivière local et passionné de plein air
Originaire de : Thamesville, Ontario, Canada
Matt est un être amusant, généreux, familial qui se préoccupe des autres. Vrai gars de plein air, il est solidement passionné pour la vaste nature sauvage et l'aventure. Matt a profité de cette occasion pour tester ses habiletés personnelles tout en créant de superbes souvenirs. Orienté vers l'objectif, mais blagueur en même temps, Matt aime faire partie d'une équipe solide.
Michah Rauguth
Yukonais de longue date, mineur d'or de la région de Dawson City
Originaire de : Venezuela / Winfield, C.-B., Canada, Dawson City, Yukon, Canada
Michah trouvait que cette aventure était un grand défi pour une grande cause. Depuis ses premiers voyages au Yukon, il souhaitait que d'autres puissent partager cette expérience et découvrir ce qu'il y a là-bas et ce qui vaut la peine d'être protégé.
LE VOYAGE
Voyageant dans une des régions sauvages les plus éloignées au Canada, l'équipe a traversé les rivières Hart, Peel, Rat, Porcupine, Yukon et Bell, a campé dans une cinquantaine de sites à travers trois fuseaux horaires, avec des rations alimentaires à Fort McPherson et à Old Crow. Les gars ont vu des ours, un orignal, un caribou, des loutres, et une grande variété d'oiseaux. Ils ont vu des montagnes à couper le souffle et des panoramas incroyables donnant sur des terres vierges. Et après 63 jours, ils se sont retrouvés en Alaska, à la fin de leur voyage, où ils ont finalement rembarqué leur équipement et pris le chemin vers la maison.
Pendant le séjour de deux mois, ils ont fait face à des défis majeurs incluant des rapides sur la rivière Peel et un portage ardu à travers le canyon Aberdeen, où ils ont dû transporter leurs canots de 5,5 mètres et leur tonne d'équipement à plusieurs reprises.
« C'était juste le pire 5 km imaginable, a raconté Scott, il pleuvait, alors notre insectifuge s'est dissous bien vite avec l'eau, et il fallait composer avec les moustiques tout en avançant dans ce marécage indescriptible. C'était difficile autant psychologiquement que physiquement, et ce, pour tout le monde. »
Mais ils y sont arrivés, et pouvaient tous s'entendre sur le fait que l'expérience a été des plus éprouvantes. Pour le reste du voyage, tous les défis ont été comparés à ce portage, et aucun n'a été aussi pire.
Parmi les autres défis de taille, il y avait un 150 km en amont sur la rivière Rat, dont 27 km ont été faits en pleine nuit, sous la pluie la plus intense qu'ils avaient jamais vue.
« Si tu arrêtes de pagayer, tu recules, alors on a pagayé sans arrêt pendant 9 heures, en prenant quelques pauses de 30 secondes, maximum. Quand on a atteint le campement, il était 3 h du matin », a dit Scott.
Gelé comme jamais, complètement épuisé, le groupe a attaché ses embarcations et a installé le campement. Quand Lucas s'est réveillé, quatre heures plus tard, la rivière avait monté de deux mètres, et était partie avec cinq pagaies d'un coup.
« On était toujours tellement prudents avec nos pagaies, mais je pense qu'il n'y a plus personne qui n'arrivait à penser correctement cette nuit-là. On était tellement gelés et fatigués. On les a juste lancées par terre. »
Quelques pagaies étaient restées prises dans la boue, mais c'était les seules qui leur restaient.
« On n'en revenait pas, on ne savait pas ce qu'on allait faire, et rendus comme c'était là, on pensait que le voyage était fini », a continué Scott.
Heureusement, ils ont pu contacter la station de police locale à l'aide du téléphone satellite. La police canadienne a fait deux allers-retours pour livrer leurs cruciales pagaies de remplacement, parce que, la première fois, il y avait trop de débris à la suite de l'inondation.
Sauvée d'une fin certaine, l'équipe s'est retrouvée devant encore plus d'épreuves. Scott s'est blessé à la hanche et, incapable de marcher durant cinq jours, il a boité sur le bord de la rivière pendant que les autres traînaient les embarcations dans l'eau. Ils ont même occasionnellement dû étendre Scott sur le canot afin de naviguer sur les parties plus difficiles de la rivière.
« C'était comme porter des chaussures de plomb, je ne pouvais pas bouger contre le courant, a déclaré Scott. C'était un travail d'équipe incroyable, les gars m'ont vraiment aidé à passer au travers. »
Malheureusement, ce n'était pas la dernière de leurs malchances. Trois des membres ont contracté des parasites lamblia une dizaine de jours avant la fin du voyage. Il y avait de petites villes en amont d'où le groupe naviguait qui envoyaient leurs déchets dans les rivières. Même si les gars étaient au courant de la situation, et qu'ils savaient qu'il fallait faire attention, ils n'ont juste pas été assez prudents.
Évidemment, il y a aussi des épreuves desquelles ils ont été épargnés. Ils s'attendaient à croiser un grizzly sur le bord de la rivière, mais ce n'est jamais arrivé. « Je pense qu'il faut remercier les chiens pour ça », a dit Scott.
Mais avec les bas qu'amènent les défis, viennent les hauts des grands accomplissements. Les meilleurs moments suivent souvent les pires, par exemple, quand ils sont arrivés à Summit Lake, à la frontière des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon. Entourés d'une vue tous azimuts sur les montagnes qui se réfléchissaient parfaitement sur le lac miroitant. Pour s'y rendre, l'équipe a fait une excursion de 13 jours sur la rivière Rat. Bien qu'ils aient considéré laisser tomber, ils ont persévéré, et la vue au sommet valait terriblement la peine.
« Regarder un coucher de soleil avec ton meilleur chum, après avoir parcouru 90 km en amont, et en sachant qu'il te reste juste à descendre la rivière, c'était vraiment incroyable, a raconté Scott. Ce sont des moments comme ça qui nous font vraiment sentir qu'on accomplit quelque chose de spécial. »
LE DOCUMENTAIRE
Sachant qu'elle voulait faire un documentaire de grande qualité, l'équipe n'a pas navigué à travers la nature sauvage avec seulement quelques caméras point-and-shoot. Non, les gars ont pratiquement transporté un studio en plein milieu du bois : huit caméras, des trépieds, des micros sans fil, des batteries, et des panneaux solaires pour charger tout l'équipement.
Après le voyage, l'équipe a pris plus d'un an à monter et à produire le film. L'objectif final, selon Gabriel, c'est de présenter le produit fini dans les festivals de films d'extérieur et à la télé, et d'aller visiter
des écoles.
abitibi & co. est fier de collaborer avec Gabriel et son équipe en les aidant à donner vie à ce documentaire. Le film est maintenant presque complété, et nous n'en pouvons plus d'attendre pour le partager avec tout le monde. Ce sera non seulement le film de canot le plus impressionnant jamais vu, mais cette œuvre d'art mettra de l'avant la beauté naturelle du Nord, tout en éduquant le monde sur cette région qui doit être découverte.
LE RÉSULTAT
Au moment où nous allons en presse, la Cour suprême du Yukon a annoncé sa décision concernant la poursuite du bassin hydrographique Peel.
En janvier 2014, les demandeurs, y compris la Première nation des Nacho Nyak Dun, Tr'ondëk Hwëch'in, la Société pour la nature et les parcs du Canada du Yukon (SNAP Yukon) et Yukon Conservation Society (YCS), ont démarré des poursuites judiciaires contre le gouvernement du Yukon, alléguant qu'il a rompu le processus de l'aménagement du territoire qui permettrait de protéger plus
de 54 000 kilomètres carrés de nature sauvage entourant le bassin hydrographique de la rivière Peel, dans le nord du Yukon, de l'exploitation minière et d'autres développements industriels.
Dans le jugement du 4 décembre 2014, le juge Ron Veale de la Cour suprême du Yukon a convenu avec les demandeurs que le gouvernement du Yukon a violé le processus de l'aménagement du territoire. Il a été interdit au gouvernement du Yukon de contester la part de territoires actuellement protégés (80 % du bassin Peel). Il n'est donc pas autorisé à demander un accès pour le secteur industriel
ou pour l'exploitation minière dans la région.
Une victoire pour les futures générations de Canadiens !
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